samedi 4 septembre 2010

À l'irlandaise - Joseph O'Connor


"Ma tendre chérie". C'est ainsi que Billy Sweeney s'adresse à sa fille violée dans une station-service et depuis lors plongée dans le coma. Dans une longue lettre passionnée et mélancolique, il lui raconte son histoire et comment il a cherché à se venger de son agresseur. Billy se souvient de l'insupportable culot qui émanait de Donal Quinn le premier jour du procès. Il se souvient que c'est à ce moment-là qu'il a décidé de tuer le jeune homme.
Quand, le deuxième jour du procès, il apprend que Quinn s'est enfui, Billy se transforme en chasseur.
Nuit après nuit, il traque le voyou évadé dans les bas-fonds de Dublin. bientôt, le père meurtri et sa proie se retrouvent face à face dans une volière désaffectée. S'ensuit une confrontation entre deux hommes qui n'ont plus rien à perdre et rivalisent de cruauté.

Selon Roddy Doyle, "Joseph O'Connor a l'oeil pour saisir l'absurde de la vie quotidienne, et l'oreille pour capter le comique dans les propos les plus banals" ; il le démontre dans cette renversante ode à la fragilité humaine.

***

Le livre s'articule en quatre parties.
La première est juste éblouissante : une déclaration d'amour d'un père à sa fille comme je n'en ai jamais lue...
320 pages qui, sous une apparence banale, transpirent l'affection, la tendresse, la passion.
320 pages que j'ai dévorées, qui m'ont retournée.
On n'arrive pas à en vouloir à Billy de prendre cette absurde décision d'éliminer le tortionnaire de sa fille...

J'ai pensé à Roddy Doyle, évidemment.
Au cinéma anglais et à son aspect "social" que j'aime par-dessus tout... Ken Loach, Stephen Frears...
J'ai visualisé des acteurs qui auraient été épatants dans le rôle de cet homme meurtri, Robert Carlyle ou Colm Meaney par exemple.
Bref, vous l'avez compris, cette première partie m'a embarquée, dans un grand souffle dont je suis à peine remise plusieurs jours après avoir terminé ma lecture.

Hélas, serais-je tentée de dire, derrière, il y a la suite...
Que j'ai eu plus de mal à aborder, à lire, à comprendre tout simplement.
Les choses semblent s'emmêler à partir d'un certain point, c'est difficile à expliquer.
J'ai perdu pied, pas vraiment compris comment on en arrivait là, les réactions de Billy notamment m'ont laissée perplexe.
Mais la fin est belle.
Tout simplement belle.
Et ouverte, comme je l'aime.

En conclusion, pour ces 320 pages magiques et tout ce qu'on a dans la tête une fois le livre refermé, bien sûr, ce roman mérite largement le détour !

*

6 commentaires:

  1. Tu as l'air emballée !
    Encore un que je vais noter dans mon carnet !

    RépondreSupprimer
  2. Tu es une tentatrice de lecture.J'en ai acheté 3 hier, et là j'en ai 8 ou 9 encore à commander.

    RépondreSupprimer
  3. Comme ça me fait plaisir de lire vos mots et de savoir que j'ai pu vous donner envie, malgré le fait que je n'aie pas adhéré à 200% à ce bouquin ;-) !!!

    Me voilà rassurée quant à ma capacité à exercer mon métier !

    Bisous les Filles !

    *

    RépondreSupprimer
  4. Ah ça! Tu peux te rassurer sur tes compétences, tu donnes envie de le lire, c'est terrible!!! Le sujet est assez dur...

    RépondreSupprimer

Et si tu me laissais un petit mot...?