Ode à William

La statue de William Webb Ellis, à Rugby
Un lundi parmi tant d'autres #34

Ah la belle idée que tu as eue là, quand, un beau jour de novembre, tu as attrapé le ballon à pleines mains au cours d'une partie de folk football...! Tu ne le savais pas mais tu venais en quelque sorte, en enfreignant les règles de ce jeu, de poser les bases de ce qui allait changer la forme de la planète sport. C'était en 1823, en Angleterre, dans la bonne ville de Rugby.
Depuis, le dimanche, les amitiés viriles se nouent et se dénouent autour de ballons ovales sur des terrains de 80 mètres de long. Et puis, après, on rejoue le match autour d'une pinte ou autre, mais toujours accoudé au comptoir, dans une ambiance bon enfant.

J'aime ce jeu pour son esprit sain et les valeurs qu'il véhicule : la camaraderie, l'entraide, la simplicité, l'humilité, le respect, le sens de l'effort. J'aime ce sport parce qu'il est, à mes yeux, l'essence même de l'expression "sport d'équipe" : tu ne peux pas avancer au rugby si tu joues seul, tu n'es rien sans tes quatorze coéquipiers. 
J'aime l'âpreté de certains combats, les maillots déchirés, ensanglantés, les joueurs qu'il faut quasiment faire sortir de force lorsqu'ils sont blessés, la simulation n'a pas sa place en Ovalie. Et puis, un rugbyman ne conteste jamais une décision d'arbitrage, quand la sanction tombe, justifiée ou non, il baisse la tête et il accepte... J'aime cette attitude, je la trouverais presque rafraîchissante dans une société comme la nôtre où  la contestation est si souvent érigée en art de vivre.

Moi, j'ai de merveilleux souvenirs de samedis après-midi passés avec mon grand-père maternel devant les matches du Tournoi des Cinq Nations (Et oui, on ne jouait pas au rugby en Italie dans ce temps-là !), bercée par les commentaires fougueux de Roger Couderc. C'est qu'il les aimait, ses Petits, s'il avait pu prendre leur place sur le terrain, quand l'un deux était blessé ou que la défaite se profilait, nul doute qu'il l'aurait fait. Aujourd'hui, c'est TF1 qui a le pognon, c'est donc TF1 qui a la plupart des matches, il faut se contenter des approximations de mauvais commentateurs dont je tairai le nom, ce serait leur faire un honneur dont ils sont indignes (Thierry Lacroix, Christian Califano, ne vous inquiétez pas, vous êtes totalement hors de cause !)... Je préférais largement quand Salviac et Albaladejo faisaient les beaux jours du rugby sur Antenne 2 !

Mais après tout, peu importe, ce ne sont pas ces hommes-là qui comptent, les vrais hommes, ils sont sur le terrain. Et, évidemment, depuis le temps, tu t'en doutes, j'ai mon propre Panthéon, mes joueurs mythiques. Il y a des noms qui résonnent à mes oreilles : Gareth Edwards, Jean-Pierre Rives, Rory Underwood, Jonah Lomu, Raphaël Ibañez, je pourrais t'en citer des dizaines... Aujourd'hui, je ne jure que par Imanol Harinordoquy et François Trinh-Duc. Et, je te l'ai assez dit, mon cœur n'est pas que bleu, il a des reflets rouges, aussi. Souvent. (Oui, ça a été compliqué, pour moi, samedi dernier...)

Tout ça pour dire que, ce jour-là, William, tu as drôlement bien fait de n'en faire qu'à ta tête !!!
Et, crois-moi, il me tarde d'être à dimanche prochain pour savoir qui, des Néo-zélandais ou des Français lèveront au ciel de l'Eden Park la coupe qui porte ton nom !

Mon Lundi parmi tant d'autres pour Zaza.


PS : Dis, Monsieur Lièvremont, tu sais que je suis à deux doigts de prendre la tête d'un groupe FB "Rendez-nous la charnière Parra - Trinh-Duc pour la finale", et que je suis énervée, très énervée...??? Tu sais ce qu'il te reste à faire !!!

*

Commentaires

  1. Je ne suis pas étonnée que tu fasses un billet sur le Rugby....C'est ton sport...Bonne journée...

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  2. Quel bel hommage au Rugby ! Un des plus beaux sports d'équipe à mon avis aussi.
    Si je te disais que mon fils (1 an et demi) sait dire papa, maman, s'il te plait, merci, encore, au revoir et ... HAKA ! Et je te dis pas sa tête pendant le Haka ! Il adore. Bon courage pour dimanche prochain.

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  3. Quand à tes macarons, peut-être que tu macaronises trop ta préparation. Il ne faut pas trop mélanger les blancs d'oeufs montés au reste, sinon ils retombent. Essaye avec une meringue italienne, c'est inratable ;)

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  4. ohhhhhhhh quel bel article sur le ballon ovale....Que j'aime lire ça....et je partage.... Je ne suis pas Toulousaine pour rien.... Elevée au rugby !!!! Bravo pour cet article.... Tu devrais l'envoyer à la ligue...ça ferait une belle pub ! lol...
    Bisous et ....rugbymant votre !
    (ps: lorsque je vivais à Clermont Ferrand, j'ai eu le plaisir de rencontrer et d'échanger quelques mots avec Philippe St André...qui fait, lui aussi, partie des grands, pour moi...ainsi que ses yeux bleus, d'ailleurs....Et quand je vivais à Toulouse, ce sont Rouger-Thomas, Santamans, Bonneval et bien d'autres que j 'ai eu la chance de croiser !!! Ahhhhh la belle époque.... Ici, en Martinique, je ne croise pas beaucoup de ces "specimen")

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  5. Merci pour cet ode au ballon ovale, un vrai sport de gentleman, et je n' ai qu'un rêve inscrire l'empereur dans le club de la ville voisine

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