Toutes premières fois


Le printemps passe, à juste titre d'ailleurs, pour être la saison du renouveau. Je ne sais pas si c'est parce qu'il s'agit de ma saison de naissance, mais j'y suis particulièrement sensible.
Chaque année, je le laisse tranquillement s'installer et vers la fin du mois d'avril ou au début mai, quand il explose, j'ai l'impression d'un joli recommencement, d'une suite ininterrompue de premières fois tour-à-tour douces, gourmandes et diablement agréables à vivre.

Première côte de bœuf chez mes parents. Un rituel annuel incontournable et encore meilleur quand il est partagé avec toute la famille.

Premier barbecue à la maison. Il aura suffi de quelques rayons de soleil, de prévisions météo optimistes et d'un RTT obligatoire pour MariChéri pour que nous sortions l'engin. Et que nous trouvions bien des occasions pour nous en servir : inviter des copains, proposer aux parents de Bruno de venir profiter du jardin...

Premières siestes dehors pour les chats. Enfin, pour toutes sauf cette grosse fainéante de Chiffon ! Mais sinon, c'est en plein soleil pour Toup', au pied d'un arbre pour mon Bouchon et Dieu seul sait où pour la Minuscule. Même pas certaine qu'elle prenne le temps de siester alors qu'il y a tant de jeunes souriceaux à chasser dans les parages.

Premières brochettes d'onglet. Mais attention, pas n'importe lesquelles, celles de MariChéri. Je crois bien qu'il a un secret de fabrication, à base de marinade, pour que ce soit les meilleures brochettes de bœuf de la galaxie.

Première lessive étendue à l'extérieur. Un truc qui n'a l'air de rien comme ça, qui plus est un truc qui me donne un peu plus de boulot que jeter mon linge mouillé dans le sèche-linge, mais quel plaisir de se coucher le soir dans des draps qui ont séché au grand air.

Premier bain de soleil. Le Normand est opportuniste, j'ai déjà eu l'occasion de te le dire, il ne perd pas de temps à réfléchir si oui ou non, ça vaut vraiment la peine de sortir les chaises longues. Il les sort, advienne que pourra. Et la tentation était trop forte, je n'ai pas su y résister : je me suis mise en plein soleil.

Première sortie du corsaire blanc. Ça, c'est un vrai signal pour moi puisque les fringues blanches sont absolument indissociables du soleil. Je n'en porte jamais qu'aux beaux jours.

Premier gros dodo dans la chaise longue. Avec concours de ronflements à la clé. J'ai bien essayé de lire mais le sommeil m'est tombé dessus sans que j'aie rien demandé. La tête balayée en douceur par les basses branches du bouleau sous lequel je m'étais installée, les jambes au soleil et un chat bien calé sur mon ventre, la tête entre mes nénés... Bonheur !!!

Premières merguez. Oui, je sais, on ne pense qu'à bouffer ! Mais dans le même temps, les merguez de notre boucher sont tellement à tomber qu'on a bien du mal à y résister. Et manger quelque chose que tu aimes et dont tu as été privé pendant plusieurs mois, c'est limite orgasmique. Et on assume.

Première grasse mat' dans les courants d'air. MariChéri parti à la piscine, sa fille encore sous la couette, les minettes en vadrouille, j'ai savouré le chant des oiseaux, la chambre baignée de lumière pour moi toute seule et les caresses du vent sur mes jambes.

Premier joli ciel du soir au-dessus des champs. Souvent, au fil de l'automne puis de l'hiver, je perds le goût de photographier les couchers de soleil. Il faut dire qu'ils sont rarement aussi spectaculaires qu'aux beaux jours, et que l'astre se couche alors dans un axe qui ne le met pas véritablement en valeur.

Premiers pas pieds nus dans l'herbe. Pour MariChéri, hein, pas pour moi. J'ai dû être conçue avec de la peau de fesse de bébé sous les pieds, résultat je suis incapable de marcher sans chaussures. Surtout dans notre jardin qui est planté d'un végétal non identifiable, et d'ailleurs non identifié, qui n'a d'herbe que le nom puisqu'elle est truffée de tiges bien rigides et particulièrement blessantes...

Première sortie nocturne en manches courtes. Quel plaisir de quitter la maison pour aller dîner chez des amis en oubliant les manteaux et les écharpes. Bon, pour être tout à fait honnête, j'ai quand même emporté ma veste en jean, au cas où. Mais je n'en ai pas eu besoin !

Première nuit avec la fenêtre grande ouverte. Le bon gros kiff' ! Je m'écouterais, je dormirais toujours la fenêtre ouverte, quel que soit le temps dehors. Hélas, la fenêtre en question est un velux alors à moins de rêver que pluie, grêle et éventuellement neige ne viennent sal*per mon parquet, je dois souvent remballer mes velléités de ne faire qu'une avec la nature. Et, de toute façon, mon compagnon de chambrée ne partage pas mon goût pour l'immersion dans les éléments. Alors tu penses bien qu'au premier signe de douceur nocturne, j'en profite.

Première journée en robe d'été. Top ! Même si c'est pour constater que, la robe en question, on pourrait désormais en mettre deux comme moi à l'intérieur... Comme le corsaire blanc dont je te parlais plus haut.

Bref, il ne manque que la première glace chez Simard et les premières gouttes d'eau de mer sur les pieds, voire les jambes, pour que tout ait été parfait...!

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Commentaires

  1. j'aime toujours autant me plonger dans ta prose ...bises

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  2. Tes premières fois sont aussi les miennes et elles sont tellement douces...

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    1. Je crois qu'elles sont celles de beaucoup de gens mais c'est un tel bonheur !

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