Nulle part sur la terre - Michael Farris Smith

Dans la série "je suis super à la bourre", je n'ai toujours pas pris la peine de venir te parler des lectures qui m'ont marquée cet été. Le billet est en jachère depuis des semaines, peut-être parviendrai-je à la mettre en ligne d'ici à la fin de la semaine. C'est en tout cas le but que je me suis fixé.

En attendant, et grâce à Alice et Zaza et à leurs Lundis à Deux, je viens te dire aujourd'hui tout le bien que j'ai pensé d'un roman qui m'a bouleversée. Un livre que je n'ai pas choisi de lire et à côté duquel je serais très certainement passée sans le Grand Prix des Lectrices de ELLE.

D'ordinaire, le caractère obligatoire d'une lecture a lourdement tendance à plomber cette dernière. Non seulement ça n'a pas été le cas avec celle-ci, mais elle a débouché sur une émotion qui m'a littéralement cueillie. Allez, je te raconte...

***


Quatrième de couverture :


Les oubliés du rêve américain.


Une femme marche seule avec une petite fille sur une route de Louisiane. Elle n'a nulle part où aller. Partie quelques années plus tôt sans rien de la ville où elle a grandi, elle revient tout aussi démunie. Elle pense avoir connu le pire. Elle se trompe.

Russell aussi a quitté sa ville natale, onze ans plus tôt. Pour une peine de prison qui vient tout juste d'arriver à son terme. Il revient chez lui en pensant avoir réglé sa dette. C'est sans compter le désir de vengeance de ceux qui l'attendent.

Dans les paysages désolés de la campagne américaine, un meurtre va réunir ces âmes perdues, dont les vies vont bientôt ne plus tenir qu'à un fil.


On a envie de comparer Michael Farris Smith à Sam Shepard ou à Cormac McCarthy, tant on a besoin de repères quand on assiste à la naissance d'un écrivain majeur. Ce serait faire erreur. Michael Farris Smith possède en effet un style et un talent d'évocation totalement singuliers qui vont droit au cœur du lecteur. Avec ces personnages qui s'accrochent à la vie envers et contre tout, il nous offre un magnifique roman sur la condition humaine, qui ne quittera pas nos esprits avant longtemps.


"De temps à autre apparaît un auteur amoureux de son art, du langage écrit et des grands mystères qui résident de l'autre côté du monde physique. Il y avait William Faulkner, Cormac McCarthy ou Annie Proulx. Vous pouvez maintenant ajouter Michael Farris Smith à la liste."
James Lee Burke

***

Mon avis :


Déjà, je dois te dire que, malgré la comparaison qui y est faite avec Cormac McCarthy ou Faulkner, malgré l'avis dithyrambique de James Lee Burke qui y figure, la quatrième de couverture ne m'avait pas donné plus envie que ça d'ouvrir ce roman. J'ai donc attaqué ma lecture un soir, sans entrain, c'est le moins que l'on puisse dire.

Et puis, je ne sais par quelle magie, Maben et Russell m'ont prise par la main, pour ne plus me lâcher. J'ai lu jusqu'à ce que mes yeux me brûlent parce que je tombais littéralement de sommeil. J'ai rallumé la lumière plusieurs fois dans la nuit parce que j'en crevais de ne pas savoir ce qu'ils devenaient. Je me suis levée aux aurores pour m'accorder un moment au grand calme avec eux et leur histoire troublée et troublante. Avant midi, j'avais tourné la dernière page dans un sanglot.

Ce roman m'a prise aux tripes.

J'y ai retrouvé cette veine de la littérature sudiste que j'aime tant et qui, je crois bien, concentre à ce jour à elle seule mes plus grands chocs littéraires.
Quelle histoire ! Quels personnages ! L'humanité transpire de chaque phrase, à chaque page. Je te l'avoue, j'ai pensé qu'en laissant un peu de temps passer entre ma lecture et cet article, je pourrais poser un regard apaisé sur ce roman et t'en parler de façon claire, avec des arguments tangibles... Mais presque deux mois après l'avoir terminé, c'est toujours un grand emballement en moi à son évocation.

Je n'arrive pas à imaginer qu'on puisse ne pas être touché par l'histoire de ces deux-là. Je ne peux croire qu'on ne voie pas en ces pages bien plus qu'un simple roman noir.
Je n'aurai donc qu'une chose à te dire : trouve-le, lis-le. Et j'espère que tu en ressortiras ému(e) et convaincu(e) comme moi.

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