Lilly en Normandie


Tu es arrivée à la maison avec Tonton, de retour d'un déplacement à Paris. Tu avais la peau dorée comme du pain d'épices, un très joli vernis orange sur les ongles de tes mains et de tes pieds, et des bagages pour tenir un siège d'au moins un mois. Je t'ai trouvée changée, tellement grandie. On a mangé des saucisses en forme de pieuvres pour fêter ça et on s'est couché un peu tard.

Le lendemain, tu as fait la grasse matinée, un peu comme tous les matins de la semaine d'ailleurs. On a dévalisé la médiathèque entre deux averses. Tu as voulu acheter un masque et un tuba, au cas où. Tu as découvert les esquimaux à l'orange et Jumanji que tu m'as fait regarder deux fois à la suite tant ça t'a plu. Tu m'as raconté des histoires d'avions, de bateaux, de piscine et de copines, de rentrée scolaire. Tu as gonflé une bonne douzaine de ballons de baudruche, que tu as voulu que j'accroche les uns aux autres et qui encombrent notre salon encore aujourd'hui. On a flunché un soir de flemme culinaire comme j'en connais parfois, évidemment tu as adoré ça.

On a peu profité de la plage, la faute à la météo, mais quand même trouvé le temps de faire des châteaux de sable un peu bancals, de ramasser quelques coquillages, de manger des galettes-à-Michel en regardant la mer, blotties l'une contre l'autre.
Tu as refusé de retirer les petites roues de ton vélo, m'as confié que tu ne voulais pas d'une trottinette comme cadeau d'anniversaire. As propulsé dans la foulée Paf le chien à quelque chose comme 4.757 mètres. Tu m'as aidée à mettre la table, à débarrasser, à préparer les repas. Étonnamment, tu n'as même pas mangé de camembert.

Ça a été une vraie corrida pour te faire parler à tes parents au téléphone, toute occupée que tu étais à profiter de ta liberté normande. Tu n'as pas eu trop envie ni de dessiner, ni de sortir les jeux de société. Mais as été ravie de constater que les filles de nos voisins avaient à peu près ton âge, nous avons d'ailleurs eu un mal fou à te récupérer quand tu as sauté par dessus le mur pour aller jouer avec elles !

Tu m'as fait oublier mon mal de dos, mon mal de vivre, as rempli la maison de rires et de joie. On s'est dit qu'on s'aimait et mon cœur s'est serré quand tu es remontée dans la voiture de Papy et Mamie, et que j'ai vu ta petite main me faisant signé par la vitre disparaître au bout de la rue. J'ai eu un coup de blues, comme à chaque fois que tu t'en vas. Il ne s'est pas encore évanoui.

Dis... Quand est-ce que tu reviens, ma Lilly...?

*

Commentaires

  1. quel belle histoire d'amour entre vous et de beaux souvenirs qui se tricottent pour cette Lilly.Elle ne sait pas la valeur de tous ces moments,toi si
    !Amitiés Marie-Pierre

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  2. un bonheur d'avoir ses petits enfants

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