La Peur au Théâtre Michel


Il y a une dizaine de jours, j'ai eu la chance d'être invitée au théâtre. Pour être tout à fait honnête, j'ai souvent la chance d'y être invitée, hélas moins celle de pouvoir en profiter. paris a beau ne pas être bien loin, il faut avoir l'occasion d'y aller. Bref, j'ai été invitée au théâtre. Pour y découvrir l'adaptation d'un texte du grand Stefan Zweig, La Peur.
Et quelle belle soirée ! Quelle pièce ! Quels acteurs !!!

Ne bouge pas, je te raconte. Un tout petit peu, juste histoire de te donner envie.


L'histoire, c'est celle d'Irène. Mère au foyer, elle trompe son mari, Fritz, avocat pénal. Un soir, une femme l’interpelle à la sortie de chez son amant. Elle prétend être la petite amie de ce dernier, interdit à Irène de revenir le voir et lui réclame de l’argent en échange de son silence.
Dès lors, Irène vit dans la hantise que son mari apprenne sa liaison.

Parce que, comme j'aime bien aller au bout des choses et savoir de quoi je parle, je me suis procurée le livre de Zweig à peine de retour dans ma Normandie. Pour constater de moi-même ce dont je ne doutais finalement pas le moins du monde : l'adaptation est à la fois brillante et fidèle. Quel travail que de transformer une nouvelle en pièce de théâtre !

Tout était à inventer. Les dialogues évidemment. Mais aussi les personnages, pour leur donner de l'épaisseur. Car autant Zweig excelle à décrire leurs tourments intérieurs, autant il ne les a pas développés dans sa nouvelle. Élodie Menant a vraiment réussi un tour de force. Tu ajoutes à ça une mise en scène ingénieuse et minimaliste, je ne t'en dis pas plus, et tu comprends pourquoi cette pièce rencontre un immense succès et tourne à travers la France depuis plus de deux ans maintenant.

Elle a choisi de transposer l'action à la fin des années 50. Donnant par là à la pièce un indéniable petit côté hitchcockien. On ne peut s'empêcher de penser par exemple à Fenêtre sur Cour. Avec en plus une touche très thriller que moi, la grande amatrice de roman noir, j'ai adorée.
Quant aux acteurs, ils sont, chacun dans son genre, juste éblouissants. Hélène Degy livre une interprétation magistrale et toute en finesse de cette Irène en perdition, en proie au doute et à la peur. Et face à elle, Aliocha Itovich et Ophélie Marsaud ne sont pas en reste. Ils excellent dans l'art de faire monter la tension et on se sent finalement à son tour bien plus acteur que spectateur. Je me suis parfois surprise à bloquer ma respiration, à serrer mes accoudoirs, à avoir envie de monter sur scène prendre part à l'action. Rarement je n'ai été autant "prise" par une pièce de théâtre. Et la fin... mais quelle fin !!!


Tu l'auras compris, ça a été un véritable coup de cœur pour moi. Pour MariChéri aussi d'ailleurs. Et nous te recommandons ce spectacle sans réserve.
Les représentations devaient prendre fin le 31 décembre, mais j'ai été ravie d'apprendre qu'elles avaient finalement été prolongées jusqu'au 26 février. Un succès on-ne-peut-plus mérité. Courez-y. Faites-vous ce plaisir, glissez des places pour aller le voir sous le sapin, bref, ne le ratez pas !

Infos, horaires et réservations sur le site du Théâtre Michel.

*

Commentaires

  1. j'ai lu 24h de la vie d'une femme, livre que j'ai détesté quant à l'histoire, encore une Mme Bovary tête à claques, mais que j'ai adoré justement dans les descriptions des sentiments et tourments du personnage. J'ai bien envie de lire celui-ci !

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