En juin, j'ai lu et adoré...


J'avais initialement prévu de venir te parler de mes dernières lectures hier. Et un imprévu, plutôt joli, tu le sais si tu me suis sur IG, est venu quelque peu chambouler ces plans.
Parce que, oui, on ne se refait pas, au bout de plus de dix ans de blogouillage, je continue de bouder la programmation des billets. Disons que je ne l'utilise pas autant que je le pourrais. Mais ça ne me ressemble tellement pas que je n'arrive pas à mettre un semblant d'organisation en place à ce sujet... Qu'à cela ne tienne, si toi, lecteur/trice, est prêt(e) à t'accommoder du rythme quelque peu erratique de mes publications, c'est bien là l'essentiel !

Trêve de bla-bla, voici les quatre bouquins qui m'ont le plus plu en juin, sur les seulement huit que j'ai lus...

*


Ma part de Gaulois - Magyd Cherfi

Magyd Cherfi, son nom écrit comme çe ne te dit peut-être rien mais tu l'as forcément déjà entendu, lui. Il s'agit en effet du chanteur du groupe toulousain Zebda et si tout ce que tu connais d'eux, de lui, c'est Tomber la chemise, je pense que tu rates tout le meilleur et qu'il ne faut surtout pas les réduire à ça.

Ma part de Gaulois est le récit autobiographique de l'adolescence de Magyd, plus précisément de l'année de son baccalauréat. Pas n'importe quelle année qui plus est : 1981, celle de l'accession de François Mitterrand à la Présidence de la République. Et en 1981, autant te dire que Mitterrand, qui était le ministre de l'Intérieur du gouvernement Mendès-France en 1954, les Algériens de France ne le portent pas dans leur cœur.

Magyd vit donc dans les quartiers nord de Toulouse une période quelque peu tourmentée. Il est brillant au lycée, pas nécessairement ce qu'il peut t'arriver de mieux lorsque tu as grandi dans la cité. Tiraillé entre deux cultures, la kabyle et la française, il peine à trouver sa place mais n'en reste pas immobile pour autant. Soutien scolaire, club de théâtre, écriture, musique, la vie de Magyd est bien remplie, toujours sur le fil.

L'amitié, la famille, l'intégration et l'identité, la place de la femme, la solidarité, la banlieue... Ils sont nombreux les thèmes abordés par cette chronique douce-amère bouleversante. C'est excessivement bien écrit, d'une humanité et d'une intelligence rares. À lire absolument !
Il y a des gens, comme ça, que tu écouterais pendant des heures, que tu suivrais au bout du monde, des gens solaires, et Magyd Cherfi en fait assurément partie.

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Il était une lettre - Kathryn Hughes

Nous sommes à Manchester en 1973. Tina est secrétaire dans une compagnie d'assurance. Pour échapper à un mari alcoolique et violent, elle passe ses samedis à faire du bénévolat dans une boutique caritative. C'est là qu'un jour, elle trouve dans une poche de veste une lettre qui n'a jamais été postée. Tina l'ouvre et découvre une demande en mariage qui date de septembre 1939, elle se met aussitôt en tête de retrouver la destinataire de ce courrier.

Le livre est construit de telle façon que l'on suit en parallèle à la fois l'histoire et la quête de Tina, et ce qu'il est advenu à l'été 1939 de Chrissie, la destinataire de la lettre.

C'est terriblement romantique et nous tient en haleine du début à la fin. Les personnages sont attachants, et l'énergie qu'ils déploient à rechercher la vérité vraiment touchante. Une jolie lecture plutôt féminine, parfaite pour l'été.

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Les délices de Tokyo - Durian Sukegawa

Sentarô tient une petite échoppe dans laquelle il vent des dorayaki, de petites pâtisseries japonaises fourrées d'une pâte de haricot rouges, le an.
Le jour où il embauche Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés qui prétend "écouter la voix des haricots", les ventes explosent. Mais Tokue cache un terrible secret et ne tarde pas à disparaître

Une très jolie fable tout en sensibilité. Je l'avoue, j'ai été quelque peu déroutée au début par le rythme, tout en douceur. Difficile alors de parler d'une telle histoire, tant on peut parfois avoir l'impression qu'il ne se passe rien, page après page. Et finalement, les choses se construisent presque comme à l'insu du lecteur, c'est assez étonnant. Et pour tout dire, je ne suis pas certaine que ce soit très clair pour toi, là...!
Les images que ma lecture convoquait me paraissaient comme nimbées d'un genre de brume mystique... L'effet "mystères de l'Asie" peut-être. Chaque description est une petite pépite à elle seule.
Y sont abordés des thèmes chers à la culture japonaise : la transmission entre générations, à base d'ouverture et de tolérance.

Pour tout te dire, j'attendais beaucoup de l'aspect "gourmandise" du roman, j'en avais tellement entendu parler, et puis en principe, ça me touche. Et en fait, j'ai l'impression qu'il n'était que prétexte. Il s'est en tout cas, pour moi, totalement effacé au profit des personnages, de leur personnalité et de leur vécu. Je n'en ai pas été déçue pour autant.

Une superbe leçon de sagesse qui m'a laissée très émue.

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L'homme positif (Savoir être pour durer) - Thierry Marx

Thierry Marx n'est pas que le très grand chef étoilé que tout le monde connaît. Le personnage et son parcours sont tout à fait étonnants. Militaire engagé, il a connu la guerre du Liban, passionné de culture japonaise, et notamment d'arts martiaux, qu'il pratique assidûment, ancien Compagnon du Devoir, on peut se dire qu'il a vécu mille vies en une.

Mais Thierry Marx est avant tout un homme de valeurs dont il a toujours à cœur de faire bénéficier ceux qui l'entourent. C'est ainsi qu'il s'engage, toujours par le biais de la cuisine, et soutient ainsi de nombreuses initiatives en milieu carcéral par exemple, ou à destinations de personnes issues de milieux défavorisés.

Dans cet ouvrage, il met son expérience, au sens large du terme, au service du management. Pas un propos révolutionnaire (quoique) mais de nombreuses clés permettant à chacun d'y trouver son compte. Exemplarité, transmission et partage sont assurément des mots-clés qui ont plus que leur place au sein de l'entreprise. C'est absolument passionnant. À mettre entre toutes les mains.

Moi, j'ai hélas croisé au cours de ma vie professionnelle quelques managers à qui cette lecture et sa mise en application auraient fait le plus grand bien. Encore faut-il pour cela savoir faire preuve d'humilité...

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Et toi, des coups de cœur en juin...?

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Ouvrages empruntés dans les bibliothèques de Caen-la-Mer, excepté Il était une lettre qui appartient à ma sœur.

Commentaires

  1. Tu me donnes envie de lire "Les délices de Tokyo". J'aime beaucoup les romans asiatiques et plus particulièrement japonais. Je trouve qu'ils sont empreints d'une ambiance toute particulière.

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    1. C'est exactement ça... Une ambiance à part et je trouve aussi que le temps semble s'y écouler différemment. C'est assez hypnotisant je trouve.

      En tout cas, je suis certaine qu'il te plaira.

      *

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  2. J'ai dévoré et adoré les Délices de Tokyo, impossible de le poser avant la fin.
    Je prend note pour les autres et notamment pour "il était une lettre" pour ma liste à emmener en vacances

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    1. Comme toi, j'ai eu du mal à m'en défaire.

      "Il était une lettre" est un vrai petit bijou. Il a sauté de mains en mains dans la famille. C'est ma sœur qui l'a acheté, elle l'a ensuite passé à ma mère qui me l'a transmis. Et on l'a adoré toutes les trois.

      Bonne lecture !

      *

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